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  ALERTE ET APPEL À MOBILISATION  

Publié le 05/02/2018 | Modifié le 09/02/2018

Stéphanie de Monaco veut perpétuer le cirque traditionnel avec des animaux en demandant à l'UNESCO sa reconnaissance au patrimoine immatériel de l'humanité !

La princesse monégasque a lancé sa pétition « Oui au Cirque avec les animaux » le 27 janvier dernier et effectue des démarches auprès de l'UNESCO afin d'obtenir sa reconnaissance au patrimoine immatériel de l'humanité.

Stéphanie de Monaco - Phnoto : Levinskaya (recadrée)- Licence Creative Commons BY-SA-3.0
S.A.S. Stéphanie de Monaco 
au festival international du cirque
de Monte-Carlo en 2010.
Photo : (cc) Levinskaya

Son Altesse explique que le cirque traditionnel est « né avec des animaux, des chevaux au départ » et nous assure que « tous ne sont pas malheureux ».

Elle veut se battre aux côtés d'un ensemble de cirques de plusieurs pays, d'organisations telles que la Fédération Mondiale du Cirque, l'Association Européenne du Cirque et de hautes personnalités signataires d'un Manifeste du Cirque (sur circusmanifesto.eu) qui affirme notamment que :

« Les spectacles d'animaux constituent des parties légitimes et représentent des valeurs culturelles du cirque traditionnel, des arts du cirque universels et de la culture collective européenne ».

Cette prétendue légitimité escamote complètement l'intense polémique qui n'est pas près de s'éteindre sur les cirques animaliers. Le type de sauvegarde envisagé pourrait les faire bénéficier de multiples largesses (subventions, actions de formation et de promotion...) : un éventail de mesures qui seraient plus fortement encouragées après ladite reconnaissance. On risquerait donc d'avoir encore davantage d'animaux-esclaves subissant une morne et incessante routine toute leur vie, en étant successivement enfermés, dressés, exhibés, puis transbahutés dans les cages exiguës des cirques itinérants. Par ailleurs, les associations de protection animale se retrouveraient probablement bâillonnées et les arrêtés contre l'installation de cirques avec animaux dans certaines villes, plus aisément invalidés.

Selon Stéphanie de Monaco : « La défense animale est à la mode, c'est comme être végétarien, végan, etc, c'est un petit truc bobo... »

Dans son discours, elle réduit ses adversaires à « une minorité qui veut imposer sa manière de penser », « qui refuse le dialogue... ». Elle souligne – à juste titre – que « l'homme est en train de détruire son habitat naturel », mais moins d'une minute plus tard, elle rajoute : « La défense animale est à la mode, c'est comme être végétarien, végan, etc, c'est un petit truc bobo qui consiste à s'occuper des animaux plus que des êtres humains [...] ».

http://www.france24.com/fr/20180123-stephanie-monaco-non-tous-animaux-cirque-sont-pas-malheureux © 2018 AFP / © France 24 – Tous droits réservés

L'AFP a recueilli ses propos sidérants pour quiconque connaît toute la souffrance animale inévitable qui se cache derrière le clinquant des spectacles, en coulisse, dans les camions-cages, dans les enclos et lors du dressage et ce, même si les propriétaires consciencieux font désormais tout pour traiter leurs bêtes le mieux possible. Quant à la destruction par l'homme de son habitat naturel, il serait bon que l'une des associations prônant le véganisme pour ses nombreuses vertus invite Stéphanie de Monaco à reconsidérer son qualificatif de « petit truc » vu l'étendue des conséquences non seulement humaines, mais aussi environnementales dramatiques de l'élevage pour la viande et les produits animaux ou encore celles dues à la pêche (voir : https://www.viande.info/ — un des sites gérés par L214). Il faudrait aussi tenir compte des répercussions délétères des pesticides avec toutes les cultures d'OGM qui servent à nourrir plus des 3/4 du cheptel français (réf. 11 dans la pétition OGM TRANSPARENCE de Consommateurs pas Cobayes !), sans oublier le développement de résistances aux antibiotiques résultant entre autres de la sur-utilisation de ces derniers en préventif ou comme promoteur de croissance par les élevages industriels et qui pourrait faire davantage de victimes que le cancer en 2050 en tuant une personne toutes les 3 secondes (communiqué de CIWF France, références scientifiques à l'appui). Ainsi, les végans s'occupent non seulement des animaux, mais font automatiquement beaucoup pour les êtres humains - y compris non végans qui, indirectement, profitent aussi des retombées positives de l'essor du véganisme !

Être végan implique la traduction en actes du refus de contribuer à l'exploitation et au sacrifice effréné d'un nombre astronomique d'êtres sensibles pour l'alimentation, l'habillement, l'expérimentation animale, les divertissements cruels... Il ne s'agit donc pas d'une petite marotte réservée à des bourgeois-bohèmes, mais d'un engagement éthique fondamental, cohérent et salutaire, d'une très grande portée et appelé à devenir de plus en plus populaire.
Au fait, lorsque nous nous occupons des animaux, faut-il nous soupçonner de moins nous consacrer aux êtres humains, nous enjoindre de faire du tri sélectif et de refuser d'acheter des articles fabriqués par des enfants ? Lors de l'émission Stéphanie de Monaco veut faire bosser les animaux, l'humoriste Tanguy Pastureau, au micro de France inter le 25 janvier 2018, n'a pas manqué de relever l'incongruité de telles idées et de les tourner gentiment en dérision !

Le 28 janvier, sur les mêmes ondes, Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), déclare (à 05:42) : « Je reviens juste une seconde sur le tigre, arrêtons d'avoir ces animaux sauvages en captivité dans les cirques, là aussi, c'est d'un autre temps... » :

NB : le tigre dont il est question était en réalité une femelle de 200 kg qui s'était échappée de sa cage le 24 novembre 2017 à Paris et qui avait été abattue à coup de fusil par son dompteur parce qu'elle se trouvait sur une voie publique et ne voulait plus revenir dans son cirque.

Les fauves ne sont pas les seuls qui ne devraient jamais être détenus. Voici pourquoi :

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/04/la-situation-des-elephants-dans-les-cirques-est-gravement-preoccupante_5025358_3232.html


La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ne permet pas de reconnaître n'importe quelle tradition : ses dispositions sont clairement énoncées

Le texte de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel rapporte que la Conférence générale de l'UNESCO, réunie à Paris en 2003, a considéré « le rôle inestimable du patrimoine culturel immatériel comme facteur de rapprochement, d'échange et de compréhension entre les êtres humains ». Dans son article 2 figure en outre l'exigence du respect mutuel entre communautés, groupes et individus.

Dès lors, le cirque traditionnel sans animaux pourrait convenir, mais pas celui avec ! Ce dernier provoque de vives tensions, attise et exacerbe les pires querelles et ne satisfait pas certains critères de conformité déterminants et impérativement requis. Les échanges entre les partisans du dressage des animaux et de leur exploitation commerciale dans les cirques et les abolitionnistes sont souvent tendus, empreints de hargne et d'hostilité. Des menaces de mort contre des directeurs de cirques avec animaux ont même été mentionnées (nous les condamnons évidemment de la manière la plus ferme, de même que les propos virulents ou discourtois, mais en déplorant les menaces similaires proférées à l'encontre de l'un de nos militants à l'issue de son enquête sur une détention d'animaux sauvages par un cirque qui n'était pas en règle). En ce qui concerne le facteur de compréhension entre êtres humains, il est patent que l'on assiste plutôt à un dialogue de sourds autour du débat sur les animaux dans les cirques.

Par conséquent, nous souhaitons que Stéphanie de Monaco fasse preuve de sagesse, d'autant plus que les arguments en faveur des cirques sans aucune espèce sauvage – voire sans animaux du tout – ne manquent pas.


Pour nous, il est urgent d'agir : « La France est en retard » comme le constate également Pierre Jouventin

Spécialiste du comportement animal, ancien directeur de recherches au CNRS, Pierre Jouventin commente l'annonce par le maire de Montpellier qu'à partir de 2019 la ville n'accueillera plus de cirques avec animaux vivants.

Source : L'invité de 7h50 France Bleu Hérault – mercredi 17 janvier 2018
https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-de-7h50-france-bleu-herault/herault/l-invite-de-7h50-france-bleu-herault-230

Via la Convention Vie et Nature Mouvement d'écologie éthique et radicale pour le respect des êtres vivants et des équilibres naturels :
http://www.ecologie-radicale.org/cause-animale/1553-animaux-dans-les-cirques-une-dynamique-de-rejet

Voici quelques-uns de nos autres camarades de lutte contre l'exploitation des animaux dans les cirques et qui apprécieraient certainement un revirement de la part de Stéphanie de Monaco après avoir réalisé que ces animaux-là ne sont pas tous heureux. Cette liste, non triée, n'est pas exhaustive :

Nous voulons être optimistes car Son Altesse Sérénissime est connue pour son amour des animaux. Elle avait notamment œuvré pour recueillir deux éléphantes Baby et Népal qui avaient failli être euthanasiées. Elle les a soignées avec grande attention et leur a offert une nouvelle vie dans un parc comportant un abri qui leur est spécialement dédié. Hélas, les animaux dans les cirques itinérants, brinquebalés de ville en ville, ne sont pas logés à la même enseigne.
Fort heureusement, il est parfaitement possible et réaliste de changer cela. André Joseph Bouglione, particulièrement enthousiaste, nous en convainc :

Source : vidéo sur YouTube de l'association EVI (Éco Volontaire International) :
https://youtu.be/oJ_52oZ0g80

Retrouvez le témoignage poignant d'Alexandra Roncalli, artiste de cirque, ici :
https://youtu.be/lNP9KYhQojo


Pétitions à signer et à partager

Interdire les cirques avec animaux en France (pétition à l'attention de M. Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, soutenue par le capitaine Paul Watson, célèbre fondateur de Sea Shepherd, par Jean-Pierre Jeunet, réalisateur et scénariste et par André-Joseph Bouglione, pionnier du concept novateur et prometteur d'éco-cirque 100 % humain qui mettra un terme aux spectacles avec animaux, à ne pas confondre avec le Cirque d'Hiver Bouglione qui, au contraire, les poursuit) :
https://www.change.org/p/interdire-les-animaux-dans-les-cirques-en-france-cirquessansanimaux-n-hulot

Pétition de la Fondation 30 Millions d'Amis pour des cirques sans animaux sauvages :
http://www.30millionsdamis.fr/jagis/signer-la-petition/je-signe/20-pour-des-cirques-sans-animaux-sauvages/

On notera que les vétérinaires sont majoritairement contre l'utilisation d'animaux sauvages dans les spectacles.
En 2015 déjà, la Fédération des Vétérinaires d'Europe recommandait « à toutes les autorités compétentes européennes et nationales d'interdire les mammifères sauvages dans les cirques itinérants dans toute l'Europe, compte tenu de l'impossibilité absolue de répondre de façon adéquate à leurs besoins physiologiques, mentaux et sociaux... » nous rappelle l'un des communiqués de http://www.cestassez.fr. L'association « C'est assez ! » s’adresse à toutes les personnes concernées par la cause animale et plus particulièrement par la défense des cétacés captifs (dauphins, bélugas et orques).

Pétitions sur MesOpinions.com et accès aux sondages dont les résultats montrent l'opposition aux cirques avec animaux d'une large majorité de visiteurs de ce site :
https://www.mesopinions.com/recherche?t=cirques

Permalien de cet article :
http://copranimal.free.fr/stephanie-de-monaco-veut-perpetuer-le-cirque-avec-animaux-05-02-2018.html

Photo : Levinskaya - licence (CC) BY-SA-3.0 - Source : WIKIMEDIA COMMONS - Category:Stéphanie, Princess of Monaco
Vidéo d'interview EVI : © Participation images La France dit STOP aux cirques avec animaux.


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